Quelles sont vos principales missions au quotidien en tant que DRH ?

En tant que Directrice des Ressources Humaines de Tribord (www.e-tribord.com), entreprise d’insertion par l’activité économique, mon rôle est double : piloter la stratégie RH du groupe tout en veillant à l’animation opérationnelle des équipes RH de proximité dans un environnement humainement riche et complexe. Avec près de 300 salariés répartis sur trois filiales – dont une dans le secteur numérique – notre organisation rassemble une diversité de profils : salariés permanents, personnes en parcours d’insertion, encadrants techniques, ingénieurs, commerciaux, etc.

Dans ce contexte, la fonction RH est un levier structurant de notre mission sociale. Elle doit articuler des logiques d’accompagnement individualisé, d’intégration durable dans l’emploi, et de performance collective.

Je pilote ainsi :

  • La stratégie RH Groupe (GPEC, QVCT, évolution professionnelle, mobilité…)
  • Le management et la professionnalisation des équipes RH terrain, véritables relais de notre projet social au quotidien.
  • Le dialogue social, essentiel pour faire vivre nos engagements dans un cadre de co-construction avec les partenaires sociaux sur nos différents sites.
  • La conformité réglementaire, notamment sur les dispositifs liés à l’insertion ou encore la formation.

À cela s’ajoute un travail d’alignement culturel entre nos entités : notre objectif est de porter un projet collectif fort, basé sur des valeurs communes comme l’engagement, la valorisation de la personne et l’innovation.

Quelles compétences et qualités sont essentielles pour exercer ce métier ?

Le poste exige une grande polyvalence, tant sur les savoirs techniques que sur les compétences humaines.

Les incontournables sont :

  • Une expertise solide en droit du travail et en gestion RH multisite.
  • Des compétences managériales, pour animer les équipes RH.
  • Un fort sens politique et stratégique, indispensable dans les échanges avec la gouvernance, les partenaires sociaux, et les parties prenantes externes.
  • Une capacité d’écoute, d’analyse et de médiation, particulièrement importante dans un contexte mêlant insertion sociale, innovation numérique et accompagnement de profils très variés.

Mon rôle de Vice-Présidente de l’ANDRH Finistère me permet aussi de rester connectée aux réflexions collectives de la profession, de participer activement à la diffusion des bonnes pratiques RH dans le territoire, et d’élargir mes points de vue à d’autres secteurs d’activité.

Quels sont les principaux défis ou difficultés que vous rencontrez dans votre fonction ?

Le principal défi est sans doute de concilier performance économique et projet social, dans une organisation mêlant des modèles très différents (entreprise d’insertion, filiale numérique …).

D’autres enjeux forts sont :

  • L’accompagnement du changement, notamment en ce qui concerne les attentes managériales et le rapport au travail post-COVID.
  • Le suivi des évolutions législatives (sociales, emploi) et la mise en conformité des pratiques, en particulier dans le champ de l’insertion.
  • L’attractivité et la fidélisation des talents, dans un contexte de tension sur l’emploi, où il est nécessaire de conjuguer promesse sociale, développement des compétences, et perspectives professionnelles durables — aussi bien pour les salariés en insertion que pour les experts métiers.

Comment accompagnez-vous le développement des employés et la culture d’entreprise ?

Nous plaçons l’humain au cœur de notre stratégie RH. Cela passe par :

  • Des parcours de formation sur mesure, adaptés aux différents statuts et métiers.
  • Un accompagnement renforcé à la montée en compétences, en particulier pour les salariés en parcours d’insertion.
  • Une attention constante au management de proximité, levier clé de fidélisation et de bien-être au travail.
  • Une culture d’entreprise vivante, portée par nos valeurs d’engagement, de responsabilité et de mixité des parcours.

Nous faisons aussi vivre nos engagements à travers des actions collectives (séminaires, communication interne, co-développement), afin de nourrir un sentiment d’appartenance fort malgré la diversité de nos entités.

Comment voyez-vous l’évolution du métier de DRH dans les prochaines années ?

Le métier de DRH s’oriente vers une fonction stratégique à fort impact social et environnemental, au service de la performance globale. Il s’agit désormais de piloter des politiques RH intégrées, fondées sur la diversité des parcours, la transformation culturelle, et la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). Le DRH devient chef d’orchestre des dynamiques collectives, en s’appuyant sur la data RH, l’intelligence collective et le management collaboratif. Les organisations attendent de ce pilote une capacité à structurer des environnements de travail durables, inclusifs et engageants. Mon engagement au sein de l’ANDRH Finistère m’inscrit pleinement dans cette vision prospective de la fonction RH.